Sommaire du journal N°95 - Août/Septembre 2009

Chers lecteurs,

Rarement une affaire aura mobilisé autant de monde et aussi longtemps. Les opposants au projet de port méthanier au Verdon ne désarment pas. Et ils apparaissent encore plus déterminés de l'autre côté de l'estuaire que de ce côté-ci où les opposants médocains se heurtent à des partisans du projet. Si l'opposition charentaise est totale c'est qu'elle ne trouve aucun intérêt économique au projet, à la différence de certains Médocains et surtout des décideurs bordelais pour lesquels la pointe du Médoc s'apparente à une réserve d'Indiens et la Charente-Maritime à un continent lointain dont la population est sujette à des réactions «hystériques», selon Alain Juppé. Parmi ces «hystériques», on compte Dominique Bussereau, le président du Conseil général de la Charente-Maritime, qui s'est engagé à fond contre le projet et qui, en tant que secrétaire d'Etat aux Transports, a débarqué il y a quelques semaines le patron du Port de Bordeaux, coupable d'avoir signé une convention d'autorisation d'occupation des terrains du Verdon à 4Gas ! On saura dans quelques jours si la convention d'occupation est ratifiée ou non...

Le recul du trait de côte est un sujet qui fâche depuis des décennies et on l'aborde la plupart du temps avec des pincettes. On sait pourtant que le recul de la côte sableuse est de 2,5 mètres par an en moyenne sur le littoral aquitain, jusqu'à 5 mètres dans le Médoc. Circonstance aggravante : les experts précisent qu'en raison du réchauffement climatique le niveau de la mer va augmenter de 20 à 80 cm d'ici 2100.
Le Groupement d'intérêt public du littoral aquitain, qui regroupe 105 communes, a choisi Lacanau comme «site test d'une stratégie globale». Le maire Jean-Michel David s'est empressé de souligner qu'«aucune politique de repli» n'était à l'ordre du jour. Certes, mais pour combien de temps ?