Sommaire du journal N°121 - Décembre/Janvier 2013

Chers lecteurs,

La possible autorisation d’extraction de granulats marins à une quarantaine de kilomètres au large de Montalivet suscite des inquiétudes et a ravivé l’émoi provoqué, il y a maintenant treize ans, par un projet d’extraction de granulats dans l’estuaire (voir nos numéros 42 et 43). La loi a changé et il est désormais interdit d’extraire du sable dans les lits des rivières et des fleuves. La confusion est venue du fait que le Grand Port de Bordeaux creuse, grâce à une drague géante, le chenal à l’embouchure de la Gironde pour faciliter l’entrée de l’estuaire aux gros navires de commerce. Le sable dégagé était convoité par la communauté de communes de la Pointe du Médoc pour protéger Soulac, et l’Amélie notamment, mais la drague se trouvant à 25 km ne peut accéder directement à la station. Il faudrait instaurer un ballet de petits bateaux pour apporter le sable mais l’opération, trop coûteuse, est en dehors des moyens de la CdC. Le sable ira donc au Verdon où il servira à viabiliser 37 hectares sur la zone industrielle du Grand Port.

Il n’empêche que le projet d’extraction des granulats en mer existe, lui, bel et bien. Certes on est loin de l’autorisation qui se borne pour l’intant à de simples études, sur cinq ans, portant sur quelque 430 km2, ces études devant déterminer les zones, beaucoup plus réduites, éventuellement exploitables. Projet contre lequel s’élèvent les associations de l’environnement et les pêcheurs de Royan et La Cotinière qui entendent préserver la ressource halieutique. 

Jean-Pierre Tallieu, le président de la communauté de l’agglomération royannaise, a pris les devants en présentant une motion de rejet du projet aux élus communautaires qui l’ont votée à l’unanimité. Le député Didier Quentin doit en outre poser une quetion orale au gouvernement dans les prochains jours.

On connaît le principe de ces extractions sur la Côte de Beauté où le site des Monards, près de Barzan, traite chaque année quelque trois millions de tonnes de sables et graviers provenant des côtes sud de Bretagne. Un cargo sablier de la compagnie privée GSM («Granulats et sables marins») aspire le sable et les granulats à quelques dizaines de mètres de profondeur et un vraquier les transporte dans la Gironde où il stationne en face des Monards. Là, une canalisation de 800 mètres puise le sable et les granulats dans les cales du navire. Traités sur place, ils partent ensuite par camions pour des utilisations régionales. Les granulats marins extraits de la façade atlantique sont essentiellement des sables destinés à l’industrie du béton. Le pont de l’île de Ré a été construit grâce à des granulats marins et également, sur la Côte de Beauté, la rocade de Royan.

Il faut savoir que la construction actuelle de la LGV (ligne à grande vitesse entre Tours et Bordeaux), le plus grand chantier européen, nécessite 20 000 tonnes de granulats par kilomètre !

La production de granulats en France représente environ 370 millions de tonnes. Depuis 2007, elle a baissé de 18 % en raison essentiellement du ralentissement de l’activité économique. L’exploitation des granulats marins ne représente que 6 millions de tonnes. Mais elle devrait augmenter du fait de la raréfaction des ressources dans les terres en raison de contraintes environnementales fortes.

Les gisements sous-marins en Manche-Est sont estimés à 150 milliards de tonnes et, entre Loire et Gironde, à quelque 20 milliards de tonnes.

Une alternative à l’extraction est le recyclage qui augmente chaque année mais la masse des granulats recyclés n’est encore que de 23 millions de tonnes, c’est-à-dire environ 6 % de la masse totale.

Ce rapide tour d’horizon nous montre qu’il est vraisemblable qu’une autorisation limitée d’extraction de granulats marins au large de Montalivet sera un jour donnée en évitant les riches zones de pêche.

On lira, page 6, le «coup de gueule» du maire de Naujac, Jean-Bernard Dufourd, contre l’association Vive la forêt qui veut l’empêcher d’implanter un parc photovoltaïque de 50 ha au milieu des 800 ha de forêt communale. Il veut créer une association qu’il baptiserait «Vivre avec la forêt»...

Je vous souhaite, au nom de toute l’équipe du journal, une très bonne année 2014.

Claude Fouchier

 

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