Trop cher, le sable
Du fait de son coût, le sable qui sera extrait lors du creusement de la nouvelle passe d’entrée de l’estuaire ne pourra pas servir à réengraisser les plages soulacaises.
C’est une grosse déception pour la communauté de communes de la Pointe du Médoc. Compétente en matière de lutte contre l’érosion marine, la CdC doit faire face à un important recul du trait de côte au niveau de Soulac. Alors qu’un projet de protection du front de mer est à l’étude, elle comptait se donner un peu de marge en procédant au réengraissement massif des plages. Pour cela, elle imaginait pouvoir utiliser le sable extrait lors du creusement de la nouvelle passe d’entrée de l’estuaire, dont les travaux réalisés par le Grand port maritime de Bordeaux ont débuté le 8 novembre (voir encadré). Elle aurait aimé en récupérer 600 000 m³ et avait prévu pour cela une enveloppe de 3 M€ (JdP n° 116 et 118). Mais selon le devis présenté par le GPMB, c’est quasiment le double qu’il faudrait compter... Impensable pour la structure dont le budget annuel frise les 12 M€.
Dans le détail, ce n’est pas tant le sable qui est cher, mais la logistique à mettre en place pour l’amener jusqu’aux plages soulacaises. Le chantier de creusement de la passe est situé à quelque 25 km de la commune. Or, le secteur étant fortement exposé à la houle, la drague géante utilisée pour les travaux ne pourra pas approcher la station balnéaire pour rejeter le sable. La solution serait de faire appel à des bateaux plus petits et manœuvrables, mais dont les allers-retours alourdiraient trop la facture.
Forcément déçue, la CdC ne s’avoue pas pour autant vaincue. «Nous réfléchissons à une solution alternative, indique son directeur Frédéric Boudeau. Nous pensons à un gisement de sable plus proche des côtes que nous allons faire expertiser. Si nous pouvions l’utiliser, cela nous permettrait d’avoir un meilleur rendement.» Par ailleurs, la CdC reste décidée à réaliser le plus rapidement possible les travaux qu’elle avait prévus : l’allongement de l’épi Barriquand et l’aménagement des protections existantes, sur l’Amélie notamment.
Le sable ira au Verdon... ou sera immergé
La passe de l’Ouest est le chenal situé à l’embouchure de la Gironde qui permet aux navires de commerce d’accéder à l’estuaire et aux infrastructures du Grand port maritime de Bordeaux. Devant les difficultés grandissantes liées à la navigation au niveau de l’embouchure, une nouvelle passe est en cours de creusement depuis le 8 novembre et sera opérationnelle en mai 2014.
Le creusement de la passe est effectué par une drague à grande capacité qui ôtera 5,5 millions de mètres cubes de sable de l’estuaire. Une partie des sédiments sera valorisée en remblai pour une opération de pré-viabilisation de terrains sur une surface de 37 hectares à vocation industrialo-portuaire sur le terminal du Verdon. «Cette opération complète l’optimisation des accès en offrant des espaces disponibles pour de nouvelles implantations logistiques ou industrielles en zone franche», indique le GPMB. Mais tout le sable extrait ne sera pas utilisé... Le reste sera tout simplement immergé.