Sommaire du journal N°55 - Décembre/Janvier 2002

Chers lecteurs,

Nous l'avions déjà écrit à propos de la route qui tue, chaque année, 8 000 hommes, femmes et enfants en France, quatre fois plus proportionnellement qu'en Scandinavie : qu'on arrête de nous bassiner avec les principes de précaution style plan de prévention des risques naturels quand on n'est pas capable d'arrêter l'hécatombe routière ou encore d'éviter des pollutions majeures comme la marée noire qui risque d'atteindre nos côtes après avoir détruit celles de nos voisins de Galice. En guise de précaution, on entrepose des pelles et des bottes au Verdon !
Dérisoire et affligeant alors qu'évidemment le problème doit être pris en amont. Or les mesures décidées pour renforcer le contrôle des pétroliers préconisées par l'Europe ne sont pas appliquées par les Etats membres dont bien entendu la France. Un exemple : en 1982, il était prévu que 25 % des navires passant par nos ports seraient contrôlés. Vingt ans après, l'objectif a été ramené à 14 %. Nous n'avons pas assez de contrôleurs... L'objectif de l'obligation d'une double coque pour les tankers est à l'horizon 2015 ! En attendant, des bateaux qui devraient être à la casse continuent de voguer. Tout simplement parce que les compagnies pétrolières, depuis l'Amoco Cadiz, ne voulant pas voir leur responsabilité engagée, ont sous-traité les transports à des sociétés à pavillon de complaisance, employant des équipages sous-payés et des bateaux hors d'âge. A tel point que le coût du transport du pétrole a baissé de 15 % en dix ans ! Pendant ce temps, et pour combien de temps encore, toutes nos régions littorales et tout particulièrement celles, comme ici en Médoc, pour qui le tourisme est vital, vivent dans l'angoisse de voir leurs plages polluées et leur économie détruite.

Claude Fouchier