Sommaire du journal N°43 - Décembre/Janvier 2000

Chers lecteurs,

«Le code des communes n'a pas encore enlevé aux élus la légitimité, qu'ils doivent au suffrage universel, pour ne leur laisser que la responsabilité des noyades et des accidents. Il y a peut-être une restauration du respect de l'élu à envisager car n'est pas élu qui veut.»
Voilà ce que nous disait, il y a trois ans, Guy Lartigue, le maire de Grayan-et-L'Hôpital, le plus ancien maire de France, réélu sans discontinuer depuis 1947, il avait alors 23 ans.
Il n'est pas certain, en effet, que le sous-préfet de Lesparre ou le préfet de la Gironde passeraient l'épreuve du suffrage universel, à Grayan ou ailleurs. Ce sont pourtant ces fonctionnaires qui décident de l'avenir de la commune : ce sont eux qui ont attaqué le plan d'occupation des sols devant le tribunal administratif, qui ont décrété que les communes, propriétaires de leur forêt ne bénéficieraient pas des aides de l'Etat, etc.
Pour Guy Lartigue, la coupe est pleine. Il n'attendra même pas la fin de son neuvième mandat, qui s'achève dans quelques semaines, pour donner sa démission. On ne peut pourtant pas dire que le bilan de la gestion du maire de Grayan-et-L'Hôpital soit négatif et que, dans cette commune littorale où les impôts locaux sont sans doute les plus bas de France, la côte et l'arrière-pays soient défigurés...
Autant il est nécessaire que les intérêts de la nation brident la mythomanie de certains potentats locaux, autant il faut avoir des arguments indiscutables, dans le sens de ces mêmes intérêts, pour contrecarrer les souhaits d'une population locale. On l'a appris à nos fonctionnaires mais ils ont parfois tendance à l'oublier.
Bonne année à tous.

Claude Fouchier