Une ferme solaire fermement refusée
VLF s’oppose au projet de centrale photovoltaïque de Sainte-Hélène. Une nouvelle charge de l’association contre le développement de l’énergie solaire dans le massif forestier médocain.
Cela s’appelle avoir de la suite dans les idées. Un an après avoir condamné les projets «mutilants» de fermes solaires dans le Médoc (JdP n° 103), Vive la forêt persiste et signe. L’association de défense du massif ne veut pas de centrale photovoltaïque à Sainte-Hélène. Elle l’a fait savoir à l’occasion de l’enquête publique concernant le projet d’un vaste site de production d’électricité d’origine solaire sur cette commune forestière. Portée par la société régionale spécialisée dans les énergies renouvelables Valorem et des partenaires industriels, cette implantation devrait se traduire par le défrichement d’au moins 161 hectares de forêt. Pour VLF, l’opération s’apparente à un véritable massacre à la tronçonneuse impactant «les enjeux floristiques et habitats localisés au niveau [des] crastes et fossés», détruisant près de 15 hectares de zones humides, «ce qui paraît totalement inacceptable». Par ailleurs, l’installation d’une clôture grillagée ne permettra «plus à la faune d’origine d’être présente, de s’alimenter, de s’abriter ni de circuler librement», sans compter une augmentation des risques d’incendie suite au «mitage» de la forêt. A l’appui de sa démonstration transmise au commissaire enquêteur, VLF cite la doctrine officielle en matière de projets photovoltaïques qui doivent concerner prioritairement, selon l’Etat, «l’équipement en panneaux des toitures des bâtiments publics, industriels commerciaux…1». Quant à la compensation sous forme de reboisement d’une superficie égale à la surface défrichée, elle ne saurait, selon VLF, «répondre, à valeur écologique équivalente, au préjudice subi». Si cette nouvelle charge de Vive la forêt contre le photovoltaïque n’est pas une surprise, le fait nouveau est qu’elle s’appuie ouvertement sur une position de l’Etat très restrictive en matière de développement de l’énergie solaire en Aquitaine.
Enfin du moins telle qu’elle était exprimée en décembre 2009. La donne gouvernementale ayant changé depuis, l’évolution du dossier des énergies renouvelables devrait être intéressante à suivre dans les mois qui viennent. Derrière le projet de Sainte-Hélène, il y a – une fois n’est pas coutume – une cohérence industrielle avec des entreprises régionales et innovantes, Fonroche à Agen pour la fabrication des panneaux solaires, Exosun à Martillac pour la fourniture des trackers, les supports mobiles qui suivent la course du soleil. Des emplois verts qui méritent peut-être autant d’attention que le damier de la succise ou la fauvette pitchou…
1 Document de cadrage des services de l’Etat pour l’instruction des projets photovoltaïques en Aquitaine – 18 décembre 2009.