Sorties
La danse en fête
La Belle au bois dormant, c’est le ballet par excellence. Avec 18 représentations pour la fin d’année, c’est aussi un rendez-vous à ne pas manquer quand le ballet de l’Opéra national de Bordeaux non seulement se met en quatre pour interpréter le chef-d’œuvre de Tchaïkovski mais aussi quand il flotte dans la salle et sur la scène du Grand-Théâtre cette atmosphère irréelle de fête et de féérie. Le jeune public présent ces soirs-là n’y est sans doute pas pour rien. Et pourtant, tout en restant dans une épure classique, Charles Jude, patron de la troupe bordelaise veille toujours à aller au-delà du conte, du merveilleux et des conventions du genre. Son adaptation de la chorégraphie initiale de Petipa traduit une vision plus psychanalytique de l’œuvre illustrant notamment l’opposition entre le bien, incarné par la fée des Lilas, et le mal figuré par Carabosse. Pour cette approche plus adulte que de coutume, soixante danseurs pas moins sont sollicités. «Toute la compagnie sera mobilisée, avec la participation de quinze artistes supplémentaires. C’est la grosse production de l’année» précise Charles Jude. Pour faire vibrer la salle, il faut un chef qui sache faire sonner Tchaïkovski sans pathos et avec une pointe de swing. Nathan Fiefield, jeune chef originaire de l’Idaho, régulièrement invité par les meilleures compagnies de ballet (Canada, San Francisco, Houston...) dirigera cette série de représentations qui accueillera les 16, 29 et 30 décembre des invités exceptionnels : Liudmila Konovalova, première danseuse du Ballet de Vienne et Robert Gabdullin, soliste de cette même grande maison.
Les 14, 18, 19, 20, 21, 22, 26, 28, 29 et 31 décembre à 20h
Les 16, 23, 27 et 30 décembre à 15h
Grand-Théâtre de Bordeaux
Tél. 05 56 00 85 95
Lascaux surperstar
S’il y a une exposition à ne pas manquer en ce moment, c’est bien celle que Cap Sciences consacre à Lascaux jusqu’au 6 janvier. Exposition itinérante, elle est présentée en première mondiale et pour la seule fois en France avant d’entamer une tournée des grandes capitales (Chicago, New York, Denver, Victoria, Los Angeles, Cincinnati, Singapour, Shanghai…). Une opération portée par le département de la Dordogne, la région et l’Etat afin de porter à la connaissance d’un public international «ce qui reste encore, malgré les découvertes récentes de Chauvet ou de Cosquer, l’un des sites préhistoriques les plus exceptionnels».
Sur une superficie de 700 m2, l’exposition propose une scénographie en trois temps. Celui de l’observation racontant «l’invention» de la grotte jusqu’à sa fermeture en 1963, avec notamment la projection d’un film original en relief. Celui de l’immersion silencieuse dans l’obscurité d’une nef reconstruite (283 m²) autour des fac-similés d’une partie de la grotte jamais reproduite. Enfin, celui de la réflexion. Qui, comment, mais aussi pourquoi Lascaux ? Autant de questions abordées via des objets à manipuler, des stations interactives, des interviews de savants (pas toujours d’accord) et surtout quatre sculptures hyper-réalistes de Cro Magnon créées par Elisabeth Daynès pour l’exposition et qui nous montrent des ancêtres étonnement proches de nous.
Jusqu’au 6 janvier 2013, du mardi au vendredi de 14h à 19h (nocturne le vendredi jusqu’à 22h)
Pendant les vacances scolaires, ouverture des portes à 13h. Durée de la visite : 1h30
Cap Sciences, Hangar 20, quai de Bacalan à Bordeaux
Tél. 05 56 01 07 07
Retour aux sources
«Ma famille fait du cirque avec un chapiteau depuis la Première Guerre mondiale. Avant, mon arrière-grand-père donnait un spectacle en plein air sur la place du village. Il allait de village en village avec ses trois femmes, ses enfants et un ours. «L’embêtant, disait-il, c’est l’ours».» Ainsi parle Alexandre Romanès, poète tzigane qui a connu Jean Genet et Yehudi Menuhin, fondateur du cirque qui porte son nom. Il est installé à Bordeaux jusqu’au 6 janvier avec son nouveau spectacle «La reine des gitans et des chats». Loin des grosses machineries du type Gruss ou Pinder, le cirque Romanès est un retour aux sources des arts de la piste avec la musique en prime : contrebasse, accordéon, guitare, cymbalum… Depuis ses débuts, le Cirque Romanès contribue à faire découvrir et à populariser la culture tzigane et à combattre les préjugés. De ce côté-là, il y a du pain sur la planche.
Jusqu’au 6 janvier 2013, quai Deschamps à Bordeaux
Tél. 06 99 19 49 59
Bordeaux, cité des idées ?
Est-ce ainsi que les hommes vivent ?, se demandait Aragon par la voix notamment de Léo Ferré. La question très politique est reprise par l’Université Michel de Montaigne, le TNBA et la librairie Mollat. Trois institutions bordelaises que l’on ne présente plus et qui veulent «faire vivre une Cité des idées». Tout un programme décliné sous forme d’un cycle de conférences et d’échanges avec des intellectuels de tout premier plan. Ainsi le 30 janvier, ce sera au tour du sociologue Luc Boltanski d’évoquer «le nouvel esprit du capitalisme et les formes actuelles de domination». Le 27 mars, le débat sera poursuivi par Antonio Negri (photo), figure de la contestation d’extrême gauche dans les années 70 en Italie et exilé en France.
Les conférences se déroulent au Théâtre national de Bordeaux-Aquitaine, salle Jean Vauthier à 19h. Entrée libre mais inscription obligatoire
Tél. 05 56 33 36 80
Le boulevard de Ruquier
Laurent Ruquier est à la tête d’une PME du divertissement entre France Télévisions, Europe 1 et les théâtres parisiens où ses comédies font mouche à tous les coups. Si c’était à refaire est le titre d’une pièce de ce boulimique de l’humour que le Théâtre des Salinières a mis cette saison à l’affiche.
La comédie est présentée hors les murs avec une étape à Lacanau, salle Lescoure. Dans cette pièce, il est question de chirurgie esthétique, d’une secrétaire en intérim, d’une star de cinéma sur le déclin, de décolletés pigeonnants… C’est pas du Claudel ni du Beckett, mais cela n’a pas d’autre vocation que de faire rire. On peut faire confiance à Ruquier et aux comédiens bordelais pour parvenir à leurs fins.
Le 26 janvier à 21h, salle l’Escoure à Lacanau-océan