Médoc - N°97 - Décembre/Janvier 2009

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Quelles sont les régions viticoles de France où la mer n’a pas été présente ? Aucune, bien sûr ! Au premier rang des grands terroirs, Bordeaux, la Champagne, la Bourgogne, mais également le Val de Loire, le Languedoc, la Provence et bien d’autres encore. Peu de vignobles échappent à la présence plus ou moins ancienne des mers et des océans qui ont apporté leur influence sur les éléments essentiels des terroirs. Le lien entre la mer et le vin se tisse dans le temps. Si le vigneron a su maîtriser le grain du raisin pour le transformer en vin, le marin doit dominer la mer pour la franchir sans crainte. Des époques les plus anciennes jusqu’à nos jours, des mythes, des rites et des sites donnent l’occasion aux navigateurs de célébrer le vin qui, symboliquement, les accompagne au cours de nombreuses cérémonies traditionnelles. Le vin devient alors salvateur pour le marin et le champagne coule à flots. Lors de cet étourdissant périple, le commerce du vin évoque la formidable expansion des vignobles de par le monde et son voyage au long cours d’un rivage à l’autre. De l’émerveillement d’Hérodote lorsqu’il voit les bateaux qui descendent l’Euphrate vers Babylone chargés de tonneaux, jusqu’à la splendeur des grands ports viticoles, l’auteur transporte le lecteur au cœur du rayonnement d’une culture et de sa réussite. De Bordeaux à Sète en passant par Nantes, Rouen, Paris et Marseille, sans oublier La Rochelle et Porto, il fait découvrir ou redécouvrir une géographie viticole inattendue. Puis vient l’époque des transatlantiques, période heureuse de l’histoire où tout concourt à faire de la traversée océanique un moment épicurien et divertissant. D’autres marins ont parcouru les océans et servi d’ambassadeurs. L’auteur n’a pas oublié la marine de guerre qui a de longs siècles de tradition derrière elle et pour laquelle le vin fut successivement un médicament, un aliment et un allié diplomatique de premier ordre.
Le Vin et la mer, par Marc Lagrange, Ed. Féret, 176 pages, 49 euros

Le n° 30 du trimestriel L’Estuarien titre sur la traversée de l’estuaire, «D’une rive à l’autre». Le dossier revient, entre autres, sur les premiers bateaux à vapeur pour transport de passagers entre les deux rives de l’estuaire. On apprend que, dès la fin du xixe siècle, le Satellite relie Royan à la pointe de Grave pour desservir les trains de la Compagnie du Médoc. Un article est également consacré à la longue histoire du premier bac de Blaye, Les Deux rives, qui assura la liaison entre le Médoc et le Blayais dès 1934, et qui est encore en service, dans une nouvelle vie, au port de Bordeaux. Au sommaire également, un article sur la pointe de Suzac, à Saint-Georges-de-Didonne, espace fragile de préservation de la faune et de la flore ; les points de vue bien différents de deux journaux après un sauvetage en mer au large de Royan en 1888 ; ou encore la protection de l’estuaire.
L’Estuarien, 6 euros

Le service maritime entre Royan et le pointe de Grave a connu des tergiversations de toutes origines au cours des années 30 (et bien avant). En effet, cette création et la mise en exploitation du premier bac marin en service public  assurant alors les traversées de l’estuaire ont été marquées par des péripéties occasionnées notamment par la Seconde Guerre mondiale. L’auteur, Michel Rapeau, maire du Verdon de 1983 à 1989, revient sur les étapes de cette création et l’épopée au destin chaotique du premier bac marin, le Cordouan, lancé en 1935, devenu mouilleur de mines en 1943, sabordé et coulé en 1944, renfloué en 1946, remis en service en 1950 et vendu aux Espagnols en 1968 pour être découpé.
D’une rive à l’autre de l’estuaire, le bac Cordouan, premier transbordeur, 1935-1968, par Michel Rapeau (ISBN 978-2-914463-27-0), 112 pages, 16 euros
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