Livres - N°108 - Octobre/Novembre 2011

Livres

 

Embrasez-moi,  Eric Holder, 221 p., Le Dilettante

Serait-ce le démon de midi qui taraude Eric Holder ? On dit qu’il survient à la cinquantaine, que l’illustre écrivain vient juste de franchir… Toujours est-il qu’il décrit ici avec verdeur des amours brûlantes de jeunesse qui trouveront un écho chez le lecteur, le style en prime. C’est un peu une parenthèse dans l’œuvre de Holder qui alterne, on le sait, des récits, nouvelles et romans. A ce propos, on parle d’une adaptation au cinéma de l’un de ses plus récents romans La Baïne. Après celles très réussies de Mademoiselle Chambon avec Sandrine Kiberlain et Vincent Lindon et de L’Homme de chevet avec Sophie Marceau et Christophe Lambert. Notre auteur, aujourd’hui plus médocain que les Médocains, ne séduit plus seulement les fans de littérature mais devient aussi le chouchou des cinéphiles...

 

Le retour d’Henri, Médoc 1919-1920, Pierre Attrait, éd. Delphine Montalant, 107 pages, 20 €

De retour à Saint-Christoly-du-Médoc après la guerre, qu’il a subie plus qu’il ne l’a faite, Henri perd pied et s’enferme dans son mutisme. Sa culpabilité et son traumatisme ne lui permettent pas de retrouver auprès de sa famille la vie apaisée et sereine dont il a tant rêvé au front. C’est finalement un évènement tragique qui va l’extraire de sa solitude immense et l’aider à recouvrer sa liberté.

Scénographe, dramaturge, directeur artistique et metteur en scène, Pierre Attrait signe ici son premier ouvrage, situé entre la pièce de théâtre, le roman, le livre populaire illustré et le roman graphique. Ingénieuse combinaison de texte-scénario, de photographies, de documents d’époque et de croquis qu’il a lui-même pris le soin de dessiner, les illustrations suggèrent et participent de l’écriture.

 

Les Amants diaboliques, Benoît Lacou et Julien Moca, éd. De Borée, 48 pages, 11,95 €

Présenté en avant-première le 14 octobre à Montalivet (lire en page 13), le nouvel album de Benoît Lacou s’inscrit dans la collection «Les Grandes affaires criminelles et mystérieuses» de l’éditeur De Borée.

Bernard Cousty et Yvette Balaire s’aiment passionnément. Mariés l’un et l’autre, ils ne peuvent bientôt plus se contenter d’une relation extraconjugale mais, étrangement, n’envisagent pas de divorcer pour autant. Ils préfèrent échafauder un plan macabre pour se débarrasser de leur conjoint respectif. Le 24 décembre 1969, dans la nuit de Noël, Mme Cousty décède brutalement d’une grippe. Deux mois plus tard, le 23 février 1970, René Balaire est retrouvé carbonisé dans sa voiture. Agonie brutale ? Accident fatal ? Non, des meurtres presque parfaits ! Cette affaire défraya la chronique et passionna les foules sous le vocable «les amants diaboliques de Bourganeuf». Fait divers relevant du passionnel, cette affaire a également inspiré un film à Claude Chabrol, en 1973 : Les Noces rouges.

 

Portraits intimes des hommes du Bordeaux, Jean-Marc Koch, photo-graphies de Jean-Bernard Nadeau, éd. Féret, 118 pages, 29,90 €

Beaucoup moins «titanesque» que Le Guide des vins de Bordeaux de Jacques Dupont (lire en page 4), le livre Portraits intimes paru aux Editions Féret. Il est signé Jean-Marc Koch, ancien directeur marketing du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux pendant 24 ans, qui a souhaité mettre en lumière la face cachée, «le côté privé» de 18 personnalités du Bordeaux. Pas de surprise à première vue dans la sélection opérée par l’auteur, comme s’il avait ouvert son carnet d’adresses professionnel. D’André Lurton à Jean-Michel Cazes en passant par Denis Dubourdieu ou Florence Cathiard, on imagine que ces représentants d’une certaine aristocratie du bouchon ont, un jour ou l’autre, échangé avec Jean-Marc Koch sur les axes de développement commercial ou les stratégies export des vins de Bordeaux, voire lui ont apporté des conseils.

L’auteur rappelle d’ailleurs à juste titre les grandes réussites que l’on doit à des hommes tels que Jean-Paul Jauffret, créateur de Vinexpo, Philippe Raoux, inventeur de la Winery, Gérard César, infatigable défenseur de la viticulture au Sénat, etc. Bref, pour qui voudrait savoir en deux heures de temps tous ceux qui comptent à Bordeaux ainsi que leurs ressorts plus ou moins secrets, ces Portraits intimes sont le livre à lire. Enfin, last but not least, les photographies de Jean-Bernard Nadeau apportent le nouvel éclairage, la touche d’humour ou la fraîcheur nécessaires à toute (re)découverte.

Une entreprise salutaire où manquent hélas les francs-tireurs, les atypiques et les inclassables qui font aussi la grandeur de Bordeaux.

 

 

L’Aquitaine, terre de patrimoine et de bien-être, Le Festin n° 79, 128 pages, 15 €

Alors que Bordeaux et son agglomération s’engagent sur la voie, à l’horizon 2030, du million d’habitants, se pose plus que jamais la question de nouveaux logements. Le Festin de rentrée suit un parcours dans la ville à la découverte d’habitats qui proposent de nouvelles architectures, audacieuses et novatrices, et qui concilient densité urbaine, périmètre historique, mixité sociale et créativité. Le magazine part également à la rencontre de la créatrice passionnée d’étoffes anciennes, Petrusse Reynen, qui a créé en 1994 sa première collection de châles et d’étoffes. Installée au château Mauriac à Langon depuis 2010, la maison Petrusse développe et confectionne chaque année écharpes, étoles et foulards en mêlant habilement couleurs chatoyantes et goût du passé.

 
 
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