Le parti du petit prix
Un nouveau prix récompense les vins à moins de 5 euros et les jeunes vignerons.
Bien boire, sans se ruiner tout en permettant à un jeune vigneron de «monter en notoriété». Tel est le sens du «Prix Raisin» qui a été décerné lors du coup d’envoi des primeurs. Une opération qui a profité de l’impact de la semaine de présentation du dernier millésime aux acheteurs du monde entier. C’était le but recherché par les promoteurs de cette nouvelle distinction, le restaurateur et découvreur de vins Jean-Pierre Xiradakis et de l’œonologue-consultant-coach Olivier Dauga. Deux conditions doivent être réunies pour participer : un vin vendu 5 euros ou moins et un viticulteur de moins de 40 ans. Sur la vingtaine d’échantillons éligibles et dégustés à l’aveugle à la maison des Bordeaux de Beychac-et-Caillau, cinq ont fini en short list et, au final, c’est le château Les Gravières de la Brandille 2010 qui a été retenu. Ce Bordeaux-Supérieur élaboré par Frédéric Borderie, «structuré et élégant à la fois», n’est pas tout à fait un inconnu. Le blanc de la propriété de Saint-Médard-de-Guizières avait déjà retenu l’attention du guide Hachette et le rouge celle de Jacques Dupont, l’éminent dégustateur du Point, preuve du travail déjà effectué. Mais attention, le «rapport qualité-prix imbattable» proposé par ce viticulteur n’est pas appelé à rester en l’état. «A 5 euros, pour en vivre, il faut vendre beaucoup de bouteilles», précise le lauréat. Le Prix raisin doit justement permettre une «valorisation» des vins primés, ne serait-ce que par l’aide gracieuse apportée par les parrains de l’opération : conseils œnologiques d’Olivier Dauga, deux barriques neuves offertes par J.-C. Varon, tonnelier à Jonzac, promotion par le négociant bordelais B. Ricaud Dussarget et mise à la carte de la Tupina et des quatre autres restaurants de Xira. Et ce dernier de rappeler : «Bordeaux est globalement le seul endroit au monde où l’on peut trouver des bons vins à moins de dix euros. Ca mérite qu’on s’y intéresse.»
Photo : Au centre Frédéric Borderie (chemise rouge), le lauréat du Prix Raisin avec à sa droite sur la photo, Jean-Pierre Xiradakis et Olivier Dauga