Hourtin - N°98 - Février/Mars 2010

La réserve naturelle créée

Le 15 décembre 2009, le Premier ministre a signé le décret portant création de la réserve naturelle nationale des dunes et marais d’Hourtin.

med98-11ar.jpgLe projet d’une réserve naturelle à Hourtin a été initié en 2003, dans le cadre du contrat d’objectif entre l’Office national des forêts (ONF) et le ministère en charge de l’Environnement. Six ans plus tard, le 15 décembre dernier, le Premier ministre François Fillon a signé le décret portant création de cette réserve naturelle nationale, la sixième en Gironde (avec celles de Bruges, de Saucats-La Brède, de l’étang de Cousseau, du Banc d’Arguin, et des prés salés d’Arès-Lège) et la douzième en Aquitaine (avec l’Etang Noir, le marais d’Orx, le courant d’Huchet dans les Landes, la frayère d’Alose et l’étang de la Mazière en Lot-et-Garonne, et la réserve d’Ossau en Pyrénées-Atlantiques).
Cette nouvelle réserve s’étend sur 2 150 hectares sur les communes d’Hourtin et de Naujac-sur-Mer. Le périmètre englobe la plage, la forêt domaniale d’Hourtin, de la mer aux lacs arrière-dunaires, soit un échantillon caractéristique des milieux composant le littoral aquitain.
On y trouve une flore de haute valeur patrimoniale avec neuf espèces protégées au plan national. Les boisements du cordon dunaire littoral présentent un très fort développement des feuillus, principalement le chêne vert et le chêne pédonculé. Sur la dune bordière, on détecte des espèces végétales endémiques du littoral aquitain comme la linaire à feuilles de thym. Ce secteur abrite en outre la cistude d’Europe, le lézard ocellé, le vison d’Europe et la loutre. Il s’agit aussi d’un site extrêmement favorable à l’hivernage des oiseaux migrateurs tels la sarcelle d’hiver, le canard souchet, l’oie cendrée. Le site abrite également la nidification de rapaces comme le busard cendré, le circaète Jean-le-blanc et la bondrée apivore.
Le décret de création de cette réserve a pris en compte les usages traditionnels tout en assurant leur compatibilité avec les objectifs de protection des milieux et des espèces. Dans les prochaines semaines, le préfet de Région, Dominique Schmitt, devrait nommer l’ONF gestionnaire de la réserve avec pour première mission de rédiger un plan de gestion de la zone protégée. Outre les inventaires et la gestion du patrimoine naturel, ce plan prévoira les conditions de l’accueil du public avec un volet pédagogique important, à usage notamment des scolaires. En parallèle, le préfet mettra en place un comité consultatif constitué des principaux acteurs locaux pour assurer le suivi de la gestion de cette réserve naturelle. Le gestionnaire et le comité consultatif seront installés officiellement au printemps, dans le cadre de l’Année internationale de la biodiversité.



Ce que ça va changer


Globalement, il y devrait y avoir peu de restrictions d’usage dans la nouvelle réserve naturelle par rapport à ce qui était autorisé auparavant. Dans le marais, la chasse au petit gibier sera interdite sauf sur une tonne qui existait déjà. En forêt domaniale, on ne pourra pas non plus chasser le petit gibier sédentaire, tandis que la surface chassable pour les migrateurs, notamment la bécasse, sera réduite. En revanche, il n’y aura aucune restriction concernant le gros gibier. «Dans tous les cas, nous essaierons de promouvoir les méthodes de chasse les mieux adaptées aux milieux», indique Fabrice Sin, chef de projet à l’Office national des forêts. Concernant l’accueil du public en forêt domaniale, les itinéraires balisés et les cheminements pédestres existants seront conservés. «Là, le classement apportera un plus aux usagers car tout un volet pédagogique, avec de la signalétique spécifique permettant aux visiteurs d’interpréter le paysage, sera décliné.»



Ce qu’ils en pensent


Même si la réserve ne concerne qu’une très petite partie de Naujac et qu’elle ne devrait donc avoir que «peu d’incidence» sur la commune, Jean-Bernard Dufourd, le maire, estime «positif que l’on s’intéresse à notre environnement». Même son de cloche chez son homologue de Hourtin, Christophe Birot. «Sous réserve que l’on puisse continuer les activités traditionnelles qui y étaient pratiquées, comme nous l’avions demandé lors de l’élaboration du projet, cette réserve naturelle est une bonne chose. Nous allons d’ailleurs essayer d’en faire un atout touristique pour la commune.» Dans cette optique, la construction d’une maison de la chasse et de la nature, qui serait installée à l’entrée de la réserve, est à l’étude.

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