Médoc - N°94 - Juin/Juillet 2009
Klaus : l’introuvable «indemnisation»
Le plan
d’aide à la forêt sinistrée par la
tempête Klaus vient d’être finalisé. Il
n’est pas à la hauteur de l’enjeu selon les
sylviculteurs qui patientent depuis quatre mois.
Menaces de grève du reboisement, manifestation dans les rues de Bordeaux, appel au boycott des élections européennes¹… depuis trois mois les forestiers maintiennent une pression forte sur le gouvernement pour obtenir l’indemnisation des dégâts provoqués par la tempête Klaus qui a jeté à terre 40 millions de m3 de bois. «Indemnisation», un mot qui fâche. «Elle n’est pas plus retenue aujourd’hui qu’en 1999», confirme la préfecture². L’Etat ne veut pas en entendre parler, préférant qualifier les aides publiques qui tardent à venir de plan de «valorisation par l’exploitation». Le dispositif, validé seulement début juin par la Commission européenne comporte trois volets : 600 M€ de prêts bonifiés garantis par l’Etat pour la mobilisation et le stockage des bois, 415 M€ d’aides sur 8 ans pour le nettoyage et le reboisement et jusqu’à 100 M€«d’aides mobilisables en tant que de besoin» (aires de stockage, transport des bois, renforcement des moyens en personnel des organismes de la filière).
Comme ce fut le cas il y a 10 ans avec le «plan chablis» de Lionel Jospin, le compte n’y est pas aux yeux des sylviculteurs notamment en matière de reboisement. Qui plus est, estiment-ils, le plan arrive trop tard au moment où les cours sont au plus bas et que les bois à terre «continuent de se dégrader». Enfin, l’Etat renvoie à plus tard une revendication essentielle des forestiers sur «la mise en œuvre immédiate d’une réforme de l’assurance forestière», se déclarant simplement «ouvert à l’étude de propositions» dans ce domaine. Pour appuyer leur demande allant dans le sens d’une application à la forêt du régime des catastrophes naturelles, les sylviculteurs arguent du fait qu’ils ont l’obligation de replanter. Ils avancent aussi le concept de «service écologique» rendu gratuitement par la forêt en termes de développement durable et d’entretien du paysage. Un chercheur de l’Inra vient de l’évaluer à 970 euros par an et par habitant…
¹ A la mi-mai, le Comité interprofessionnel du pin maritime a invité les maires de la région à ne pas organiser les élections européennes en signe de soutien aux communes sinistrées par la tempête du 24 janvier. Initiative déplorée par le président du conseil général des Landes Henri Emmanuelli qui a demandé au CIPM «d’y réfléchir» tout en ironisant sur la «sanction» à l’égard de l’UMP d’un boycott des européennes à Pissos…
² Communiqué publié à l’issue de la rencontre avec les représentants de la forêt des Landes à l’occasion de la manifestation du 10 avril 2009 à Bordeaux.
Menaces de grève du reboisement, manifestation dans les rues de Bordeaux, appel au boycott des élections européennes¹… depuis trois mois les forestiers maintiennent une pression forte sur le gouvernement pour obtenir l’indemnisation des dégâts provoqués par la tempête Klaus qui a jeté à terre 40 millions de m3 de bois. «Indemnisation», un mot qui fâche. «Elle n’est pas plus retenue aujourd’hui qu’en 1999», confirme la préfecture². L’Etat ne veut pas en entendre parler, préférant qualifier les aides publiques qui tardent à venir de plan de «valorisation par l’exploitation». Le dispositif, validé seulement début juin par la Commission européenne comporte trois volets : 600 M€ de prêts bonifiés garantis par l’Etat pour la mobilisation et le stockage des bois, 415 M€ d’aides sur 8 ans pour le nettoyage et le reboisement et jusqu’à 100 M€«d’aides mobilisables en tant que de besoin» (aires de stockage, transport des bois, renforcement des moyens en personnel des organismes de la filière).
Comme ce fut le cas il y a 10 ans avec le «plan chablis» de Lionel Jospin, le compte n’y est pas aux yeux des sylviculteurs notamment en matière de reboisement. Qui plus est, estiment-ils, le plan arrive trop tard au moment où les cours sont au plus bas et que les bois à terre «continuent de se dégrader». Enfin, l’Etat renvoie à plus tard une revendication essentielle des forestiers sur «la mise en œuvre immédiate d’une réforme de l’assurance forestière», se déclarant simplement «ouvert à l’étude de propositions» dans ce domaine. Pour appuyer leur demande allant dans le sens d’une application à la forêt du régime des catastrophes naturelles, les sylviculteurs arguent du fait qu’ils ont l’obligation de replanter. Ils avancent aussi le concept de «service écologique» rendu gratuitement par la forêt en termes de développement durable et d’entretien du paysage. Un chercheur de l’Inra vient de l’évaluer à 970 euros par an et par habitant…
¹ A la mi-mai, le Comité interprofessionnel du pin maritime a invité les maires de la région à ne pas organiser les élections européennes en signe de soutien aux communes sinistrées par la tempête du 24 janvier. Initiative déplorée par le président du conseil général des Landes Henri Emmanuelli qui a demandé au CIPM «d’y réfléchir» tout en ironisant sur la «sanction» à l’égard de l’UMP d’un boycott des européennes à Pissos…
² Communiqué publié à l’issue de la rencontre avec les représentants de la forêt des Landes à l’occasion de la manifestation du 10 avril 2009 à Bordeaux.
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Courrier des lecteurs
De M. Michel André, propriétaire à Soulac-sur-Mer