Fluide glacial sur le Médoc
Un soleil aux abonnés absents, le mercure au plus bas, le mois de novembre s’est substitué au mois de mai dans le Médoc comme partout ailleurs. Retour sur cette avant-saison… horribilis.
«…Señor météo, oh là là, quel frigo, aïe señor météo !», le tube de Carlos mériterait d’être la reprise de ce printemps 2013. Une chanson gaie pour un printemps pourri, «le plus froid depuis 1987 et l’un des plus pluvieux depuis 1959», selon Météo France dans le bilan météorologique de la période mars-avril-mai au cours de laquelle «après un hiver maussade, la France a connu un printemps particulièrement agité, froid et peu ensoleillé». La moyenne du déficit thermique est globalement de 1,3 °C en dessous de la normale depuis le 1er mars. D’où cette sensation d’hiver interminable et d’un temps de mois de novembre en plein mois de mai.
Au moment où l’avant-saison sur la côte médocaine est censée démarrer à la faveur des nombreux jours fériés et ponts avec les premiers rayons de soleil, des températures quasi hivernales ont sévi. «Les anomalies froides sont très marquées sur les températures maximales du sud-ouest au nord-ouest (de - 3 °C à - 5 °C) » plaçant ainsi le mai 2013 «au deuxième rang des mois de mai les plus froids pour les températures maximales derrière 1984». Pas étonnant dans ces conditions que le soleil ait été proposé en solde avec un déficit de plus de 20 % ! On ne l’a pas vu pratiquement de tout le mois de mai où anoraks, sweat à capuche, polaires et petite laine faisaient partie de la tenue réglementaire.
Et pendant ce temps-là, Moscou et la Laponie (!) ont enregistré des records de chaleur (30 °C). Un pied de nez climatique dû à l’anticyclone des Açores qui «à plusieurs reprises, et notamment en mai, s’est renforcé, a migré vers le nord et s’est positionné pile au milieu de l’Atlantique nord», explique Sylvestre Huet, journaliste scientifique à Libération (sciences.blogs.liberation.fr). Le phénomène a provoqué la circulation de masses d’air tournant autour de l’anticyclone comme autour d’un rond-point tout en se chargeant de froid. Pour ne rien arranger, «un second blocage anticyclonique, à l’est de l’Europe, a contribué à la stagnation de cet air froid et humide sur la France». De quoi conforter les doutes des climatosceptiques ? Pas si vite. «En moyenne planétaire, rappelle Sylvestre Huet, la période de janvier à avril se classe au huitième rang des plus chaudes depuis cent trente-quatre ans par la NOAA, le service météo et océanographique des Etats-Unis.»
Juin/Juillet/Août 2018
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