Vins - N°113 - Août/Septembre 2012

Brèves

 

Primeurs : fin de partie ?

La stratégie de château Latour consistant dès l’an prochain à ne plus vendre son vin en primeur au négoce bordelais (JdP n° 112) ne manque pas de poser des questions au terme d’une campagne qui a vu les acheteurs américains et chinois pas vraiment emballés par des Bordeaux 2011 vendus encore chers au vu de leurs qualités. Le système aurait-il atteint ses limites ? Certains comme le courtier François Lévêque ne sont pas loin de le penser. Dans une interview aux Echos, l’intermédiaire bordelais rappelle une évidence : «En moyenne, le 2011 est sorti 44 % plus cher que le 2008. Cela résume tout. Il faut se souvenir d’une chose fondamentale. L’intérêt d’acheter en primeur, c’est l’assurance d’acquérir des vins rares ou difficiles à trouver ensuite et la certitude de faire une bonne affaire. Et ce, à toutes les étapes : le négociant, le distributeur et, enfin, le consommateur final. Dès lors que la propriété veut capter toute la marge, cela ne marche plus.»

 

Conservatoire végétal

On l’oublie trop souvent, mais le Gers fut au début du siècle dernier le premier département viticole de France. Justice vient d’être rendue à ce vignoble avec l’inscription aux Monuments historiques d’une parcelle vieille de 150 à 200 ans ayant notamment résisté aux ravages du phylloxera à partir du xix siècle. Ces 40 ares de vignes classées, situées sur la commune de Sarragachies, se sont défendus contre les maladies en raison de la nature sablonneuse des sols et offrent «un remarquable exemple de biodiversité et de patrimoine génétique». Une vingtaine de cépages dont sept non répertoriés… Bref un conservatoire «exceptionnel» de mémoire végétale.

 

Joyau de Saint-Estèphe

Avenir, société d’assurance-vie du Crédit mutuel Arkéa, vient de se porter acquéreur du château Calon-Ségur, 3e cru classé de Saint-Estèphe. Cette magnifique propriété de 60 hectares à laquelle il faut ajouter le cru bourgeois Capbern-Gasqueton (35 ha) se serait négociée aux alentours de 200 millions d’euros. Le montant des droits de succession à acquitter après la mort de la propriétaire, Mme Denise Gasqueton l’an dernier à l’âge de 87 ans, ainsi que les désaccords entre les héritiers ont suscité la mise en vente de ce joyau de l’appellation.

 
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