Sommaire du journal N°37 - Décembre/Janvier 1999

Chers lecteurs,

Ce qui manque au Médoc, et frappe le visiteur, par rapport aux autres régions françaises, ce sont les vestiges historiques. A part la notable exception de la basilique de Soulac, il y a peu de monuments remarquables. Le contraste est saisissant, lorsqu'on franchit l'estuaire et que l'on découvre les innombrables églises romanes de Saintonge ou les vestiges gallo-romains de Talmont ou de Saintes. C'est ainsi : tout au long de l'histoire, la presqu'île a souffert de son isolement et de sa pauvreté.
Le Médoc a pourtant une richesse à découvrir, celle de sa préhistoire. Au fur et à mesure que la mer gagne sur les terres – et cela fait des siècles que cela dure –, on a découvert, et on continue de découvrir, sur les plages, de très nombreux objets dont beaucoup sont exposés au musée de Soulac : la fameuse enseigne gauloise, les poteries néolithiques de la lède du Gurp, les très belles haches de l'âge du bronze etc.
A l'intérieur des terres, sur le site de Lapartens, au sud de Vendays-Montalivet, les archéologues ont fait, ces cinq dernières années, des découvertes extraordinaires, dont on trouvera le détail dans ce numéro.
Et voici que l'Etat interrompt les autorisations de fouilles. On lira pourquoi, et les arguments qui s'opposent. Sans vouloir prendre partie, on est bien obligé de constater que plusieurs chantiers médocains ont déjà été fermés, la fermeture la plus dommageable étant celle du Gurp où le site va être avalé par la mer. Ce qui est préjudiciable pour le Médoc.
On sait que notre patrimoine exceptionnel est une des raisons pour lesquelles la France est la première destination touristique au monde. Le Médoc peut, avec la poursuite des fouilles sur son territoire, se ré-approprier une histoire très ancienne qui lui manque. Les élus doivent intervenir dans le débat.
Bonne année à tous !

Claude Fouchier