Carcans-Maubuisson - N°117 - Avril/Mai 2013

Un patrimoine naturel préservé

 

Les arrêtés relatifs au Schéma d’aménagement et de gestion des eaux des lacs médocains et aux Documents d’objectifs Natura 2000 ont été signés par le préfet le 15 mars dernier.

Elus, représentants de l’administration, chasseurs, pêcheurs, associations de protection de la nature, forestiers, agriculteurs, amateurs de voile et autres utilisateurs des lacs médocains étaient réunis le vendredi 15 mars à la mairie de Carcans, à l’occasion de la signature des arrêtés préfectoraux relatifs au Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) des lacs médocains et des Documents d’objectifs Natura 2000. Au travers d’actions ciblées, le premier document vise la préservation de la ressource en eau en termes de qualité, de quantité et de biodiversité des milieux aquatiques, quand les seconds ont pour objectif de maintenir en bon état la faune et la flore patrimoniale du territoire. «Nous avons ici un patrimoine exceptionnel, rappelle Henri Sabarot, maire de la commune et président du SAGE. Notre but est de le maintenir. Au travers des actions que nous avons programmées, nous proposons de gérer une nature vivante, sans sanctuarisation.» Les deux démarches, mises en œuvre par le Syndicat intercommunal d’aménagement des eaux du bassin versant des étangs du littoral girondin (SIAEBVELG) sur la base de la concertation locale avec la recherche permanente d’un équilibre entre la protection des milieux naturels et la prise en compte des différents usages et activités économiques, ont remporté l’adhésion de l’ensemble des acteurs engagés dans la définition des projets avant de recevoir le sceau préfectoral.

Près de 50 ans de gestion des eaux

La prise en compte de la fragilité du territoire et de la nécessité de le préserver ne date pas d’hier. Le SIAEBVELG a ainsi été créé en 1964 suite aux inondations de 1961. La préoccupation principale était alors celle de l’évacuation des eaux. A la fin des années 1990, d’autres problématiques sont apparues comme la qualité des eaux, la gestion des niveaux d’eau, les plantes invasives... et l’idée d’un SAGE s’est progressivement imposée. Après plusieurs années de concertation, coordonnée par le SIAEBVELG, le premier SAGE des lacs médocains – regroupant les 100 000 hectares du bassin versant, du nord d’Hourtin jusqu’au débouché du lac d’Arcachon – a été approuvé par un arrêté préfectoral en 2007.

Depuis, de nombreuses actions ont été menées. «Il y a eu des progrès constants sur l’assainissement tant individuel que collectif, poursuit Henri Sabarot. On notera également un gros travail sur les techniques agricoles et sylvicoles.» Les résultats ont été très positifs notamment sur le phosphore, principal paramètre dégradant les lacs, et sur la qualité des eaux de baignade, avec un classement «excellent». Des travaux ont aussi été menés pour améliorer les migrations piscicoles sur le canal des étangs. «En 2012, le record de remontée des civelles depuis le bassin d’Arcachon jusqu’aux lacs a été pulvérisé, avec plus de 130 kilos !». Un programme de travaux a enfin été établi sur les 500 kilomètres de cours d’eau du bassin et sur les espèces invasives.

Nouvelles actions

Suite à la modification de la loi sur l’eau en 2006 et à la révision du SDAGE (Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux) Adour Garonne en 2009, le SAGE devait être révisé. La démarche a été lancée en janvier 2010, avec le souhait d’engager dans le même temps l’élaboration des documents Natura 2000. Les deux démarches ont en effet en commun l’objectif de préserver la biodiversité dans les zones humides autour des lacs médocains. Après trois ans de concertation, 27 réunions de travail avec l’ensemble des partenaires et une enquête publique, les documents ont donc été définitivement approuvés.

Ils entérinent la continuité des actions déjà entreprises et en préscrivent de nouvelles. Les cinq écluses du canal des étangs vont ainsi être aménagées pour optimiser la gestion des niveaux d’eau et trouver le bon équilibre entre les besoins des milieux naturels et les différentes attentes des usagers. Un programme ambitieux sur les zones humides a aussi été décidé. Ces milieux ont un rôle majeur en termes de filtration des eaux et de biodiversité. Des travaux de restauration des marais et des landes humides autour des lacs sont donc prévus sur plusieurs années. Les premières réalisations ont eu lieu en 2012, et sont visibles sur les rives du lac de Carcans-Hourtin, le long de la route de Carcans-Maubuisson (JdP n° 115).

Photo : Les écluses du canal des étangs vont être aménagées pour optimiser la gestion des niveaux d’eau.


 

Lutte contre les plantes invasives

A l’initiative du SIAEBVELG (Syndicat intercommunal d’aménagement des eaux du bassin versant des étangs du littoral girondin), une plaquette d’information sur les plantes invasives sera distribuée à partir de juin dans les offices de tourisme, au sein des associations de pêcheurs ou encore chez les loueurs de bateaux. Elle s’appliquera à présenter les différentes espèces présentes sur le territoire, notamment la jussie, l’égéria et le lagarosiphon, pour faciliter leur identification, et donnera toute une batterie de conseils pour éviter leur propagation.

 

«En l’état actuel des connaissances, l’éradication de ces plantes est impossible, rappelle Frank Quenault, animateur du Schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE) des lacs médocains. En revanche, elles se propagent très rapidement par bouturage. Il est donc nécessaire de limiter les dégâts.»

Car si ces plantes ne sont pas dangereuses pour l’homme, ne semblent pas concurrencer les plantes autochtones localement, et pourraient même avoir un intérêt pour certaines espèces piscicoles en leur fournissant de nouveaux habitats, elles représentent une gêne importante pour la circulation des bateaux. Il est donc préconisé d’éviter par tous les moyens possibles d’en disséminer des fragments. 

Pour éviter leur propagation, la communauté de communes limite d’ailleurs ses interventions de faucardage au niveau des ports de Hourtin et Lacanau. L’année dernière, 50 m3 (principalement de l’égéria) avaient ainsi été moissonnés à Lacanau, et 10 m3 (essentiellement du lagarosiphon) à Hourtin.

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