Grayan-et-l'Hôpital - N°116 - Février/Mars 2013

Répertoire olé olé pour chorale BCBG

Depuis leur passage dans l’émission La France a un incroyable talent en novembre, les Galant’IN croulent sous les sollicitations.

Petites robes noires classiques, escarpins de rigueur et chignons étudiés, c’est ainsi que se présentent immanquablement sur scène les sept Grayannaises de la chorale des Galant’IN (prononcer «galantines»). Avec leur look BCBG, on les verrait bien reprendre des standards du blues dans un club de jazz à la mode. La stupéfaction est donc réelle quand de leurs bouches au maquillage impeccable sortent les pires horreurs qu’on puisse imaginer. Le répertoire des élégantes est en effet exclusivement composé de chansons paillardes ! De celles qu’on entonne lors de soirées entre amis à une heure déjà très avancée, et généralement non sans être largement imbibé...

Pourtant dans la bouche des Galant’IN, le Berger fidèle ou le Curé de Camaret n’ont rien de vulgaire. Avec la classe d’une Colette Renard narrant Les nuits d’une demoiselle, elles jouent avec les mots coquins et osés pour faire rire le public. Du grand burlesque. M6 ne s’y est pas trompé en sélectionnant le septuor vocal pour son émission La France a un incroyable talent. Jusqu’en quart de finale, où elles ont été éliminées, les Galant’IN ont bluffé les téléspectateurs avec leurs reprises sans fausses notes des plus grands standards du répertoire olé olé. Les répercussions ont été telles, que même sans avoir remporté le télé-crochet, elles sont aujourd’hui sollicitées de toutes parts pour donner des concerts réservés à un public averti.

Agées de 35 à 67 ans, jeunes mères de famille ou retraitées, Laurence, Danièle, Aurélie, Véronique, Dany, Martine et Mina n’auraient jamais imaginé en arriver là. Tout a commencé en septembre 2009. A l’issue d’un repas, Laurence, ex-chanteuse semi-professionnelle, et son amie Danièle, entonnent quelques morceaux choisis devant leurs maris respectifs. Immédiatement, les deux hommes sont conquis et les encouragent à continuer. Elles les prennent au mot et décident de former une chorale. Recrutant parmi leurs voisines cinq autres chanteuses, elles se réunissent une fois par semaine et répètent consciencieusement des histoires de jeunes filles court-vêtues, de soldats ravis de rentrer au bercail ou d’ecclésiastiques aux attributs ballants... «Au début, ce n’était pas facile, avoue Mina. Certains mots avaient du mal à sortir... Puis on s’est prises au jeu avec pour objectif de bien chanter. Et on s’est surprises nous-mêmes !» Dans un premier temps, les répétitions n’ont d’autre but que de passer un moment convivial ensemble, comme d’autres iraient à un cours de gym. Mais un jour, Agnès Bézies, la responsable de la bibliothèque de Grayan, assiste à l’une de leurs répétitions. Conquise elle-aussi, elle leur propose de se produire à la bibliothèque pour un concert. Il a lieu le 30 mars 2012 et se joue à guichet fermé : 150 personnes ont réservé leur place pour la représentation ! L’accueil unanime du public dissipe les peurs du groupe et des envies de grandeur naissent. Quand elles sont contactées par la production de M6, les Galant’IN acceptent donc sans hésiter de passer à la télé. L’aventure cathodique ne les aura pas propulsées jusqu’en finale, mais les sept Grayannaises ont gagné en notoriété. Leur agenda de concerts est bouclé jusqu’à l’été. «On ne va pas en vivre, reprend Mina. Mais parfois, on se prend à rêver d’acheter un bus aménagé et de partir en tournée avec nos maris !» Peut-être de Nantes à Montaigu...